Un petit billet pour vous annoncer avec fierté mon passage dans le monde des docteurs en géographie. La soutenance s’est déroulée le 10 juin à 14h à la FLSH de Limoges. La thèse soutenue sous la direction de E. Rouvellac, N. Becu et P. Allée s’intitule : « Réflexions géographiques sur l’usage des systèmes multi-agents dans la compréhension des processus d’évolution des territoires viticoles de fortes pentes : le cas de la Côte Vermeille et de la val di Cembra«
J’ai poussé sur github tout le matériel… la thèse (pour les curieux), la présentation de la soutenance, les différents modèles à base d’agents. En avant-gout, en voilà le résumé :
En ce début de XXIe siècle, le vin et la vigne constituent une richesse importante pour bon nombre de pays. Les territoires viticoles, tout en conservant leurs qualités d’espace de production, développent des stratégies d’adaptation à la globalisation du marché et aux attentes des consommateurs toujours plus versatiles.
Or en raison de conditions orographiques particulières, les territoires de montagne et de fortes pentes voient leurs marges de manœuvre réduites. En effet, une grosse partie de leurs coûts de production reste bien souvent incompressible par rapport à la viticulture de plaine. Paradoxalement ces paysages viticoles, image du construit social et des équilibres environnementaux, participent à leur reconnaissance internationale.
Le travail présenté ici est né en réponse à la sensibilité croissante de ces vignobles de forte pente. En nous appuyant sur deux territoires d’étude, en France le vignoble de la Côte Vermeille et en Italie le val di Cembra, nous questionnons les spécificités de la viticulture de fortes pentes. Notre approche met l’accent sur les possibilités offertes par des méthodes empiriques de modélisation à base d’agents pour proposer un regard renouvelé sur le rôle des interactions société-environnement dans le maintien et le développement de ces territoires sous contraintes.
A travers une constellation de modèles multi-agents issus des questionnements récurrents des acteurs de la filière, et selon une démarche exploratoire et incrémentale, nous nous intéresserons ici à trois grands types de questions posées aux territoires viticoles de fortes pentes.
Le premier concerne la place du marché et ses conséquences sur les dynamiques de couvert végétal à petite échelle. Le second type de questionnement explore également les dynamiques spatiales du couvert végétal, mais se place à mezzo-échelle, et propose de s’intéresser à la définition des règles socio-économiques simples qui sous-tendent les dynamiques foncières à l’échelle de quelques communes. Enfin le dernier volet de ce travail se place à grande échelle et s’intéresse à des phénomènes très descriptifs.
L’ensemble de ces réflexions nous amènera ensuite à utiliser la modélisation co-construite avec les acteurs pour proposer une vision prospective globale pour les territoires de montagne et de fortes pentes. Cette approche prospective sera conduite en parallèle avec certains acteurs de la filière ce qui nous permettra de délimiter les variables structurelles propres aux systèmes de fortes pentes telles qu’elles sont ou non vécues par les acteurs. Basés sur la délimitation de ces variables, nous proposons enfin quatre scenarii prospectifs pour la viticulture en forte pente.